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Impact de la COVID-19 sur la région MENA affectée par la pénurie hydrique



Fadi Comair, Président du Programme hydrologique intergouvernemental (PHI) de l’Unesco et membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, analyse pour la Revue Politique et Parlementaire l’impact de la crise sanitaire sur la région MENA déjà affectée par une pénurie hydrique.

La COVID-19 a tiré un signal d’alarme sur l’importance d’assurer l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène pour tous afin de protéger la santé et le bien-être humain.


La sécurisation du Nexus Eau-Energie-Alimentation est une priorité à satisfaire au niveau des bassins nationaux couplée par l’hydrodiplomatie sur les bassins transfrontaliers.


Les changements globaux seront exacerbés par la présence des pandémies telles que la COVID-19 et pourraient engendrer des conflits, mettre en danger et dissoudre les conventions des Nations unies surtout celle de l’UNECE de 1992 et de l’ONU de 1997.


L’utilisation de l’eau en tant que ressource essentielle pour combattre la COVID-19 à travers les gestes d’hygiène (le lavage des mains avec du savon et de l’eau) est maintenant mondialement perçue comme étant le meilleur moyen de prévention contre la transmission de la COVID-19. Ce qui semble être une simple recommandation de l’OMS, fondée sur des principes d’hygiène de base, devient beaucoup plus compliqué dans la région MENA qui est la plus touchée par la pénurie hydrique frappante surtout que plus de 60 % de la population de cette région vit dans des zones subissant un stress hydrique élevé ou très élevé.


Pour la région MENA, il convient de mentionner que plus de 362 millions de personnes vivent avec moins de 1 000 mètres cubes d’eau douce par personne et par an, frôlant les 500 m3/an/hab, et 18 des 22 pays arabes sont considérés comme rares en eau.


Évaluation des répercussions

La demande accrue de ressources en eau dans le cadre de l’utilisation domestique, l’adoption des principes d’hygiène de base pour la désinfection et pour se prémunir de l’infection de la COVID-19 (le lavage des mains dans les ménages augmentera de 9 à 12 litres par personne et par jour suite aux mesures d’atténuation du COVID-19, ce qui représente une augmentation moyenne de 5 % de la demande en eau pour l’utilisation domestique). Cela équivaut à 4 ou 5 millions de mètres cubes par jour dans la région MENA en raison de la COVID-19.


Cette estimation devrait s’accroitre suite à l’augmentation de l’utilisation de l’eau domestique et des précautions prises par les ménages dans le cadre d’un nettoyage excessif et du lavage des aliments ainsi que l’augmentation de l’utilisation de la ressource dans la lessive (personnel hospitalier…). La situation s’est aggravée du fait d’un stress hydrique accru dans la région MENA où 10 pays arabes incluant 70 millions de personnes ne disposent pas d’un approvisionnement continu en eau.

Le coût financier dû à l’augmentation de la demande en eau pour les usages domestiques dans la région MENA est estimé à environ 150 à 250 millions de dollars par mois pour satisfaire les besoins supplémentaires en eau en raison de la COVID-19.

Cette situation qui pèse lourd sur l’économie des pays concernés du fait des frais financiers supplémentaires dans la région MENA engendre des problèmes de disponibilité et de coûts additionnels des ménages. Ce qui constitue une pression majeure supplémentaire sur la politique tarifaire des pays en question assurée par les services publics et/ou privés.


Bien que l’atténuation des effets de la pandémie exige des changements dans les comportements et les habitudes de consommation, cela peut également entraîner une nouvelle pression financière liée d’une part à l’augmentation des dépenses et d’une autre part à la demande en eau par rapport aux utilisations agricoles et industrielles de l’eau.


En d’autres termes, les gens vont adopter ces critères par soucis d’hygiène. Cela s’observe également au niveau des bassins nationaux et transfrontaliers surtout que ces derniers ont une situation particulière vu qu’ils sont régis par des conventions telles que la Convention de l’UNECE de 1992 et de l’ONU de 1997, et constituent des foyers de tension que seuls l’hydrodiplomatie et le Nexus peuvent atténuer et résoudre. De plus, il va falloir contrôler la qualité de l’eau dans le cadre d’un observatoire régional qui se chargera de toutes ces questions et des enjeux existentiels. Ce contrôle sera assuré par des moyens d’analyses supplémentaires et par l’installation de systèmes d’alerte à l’amont afin de détecter toute forme de pollution accidentelle ou intentionnelle qui pourrait mettre en danger les citoyens. Pour, cela dans le cadre du programme PHI de l’UNESCO, l’initiative « ECOMED » a été lancée afin de faciliter les échanges entre les pays et contrôler les dernières répercussions de cette crise ; rassemblant ainsi les pays méditerranéens autour de causes humanitaires communes.


La MENA : une communauté vulnérable

D’après les nouvelles données publiées par les Organismes onusiens, il est à noter que plus de 74 millions de personnes dans la région MENA ont un grand risque de contracter la COVID-19 en raison du manque d’accès aux installations hygiéniques de base.


Étant donné la nécessité d’assurer l’hygiène des mains pour prévenir la propagation de la COVID-19, le risque de transmission est plus élevé chez les ménages qui ne disposent pas d’équipements sanitaires. Cela touche les communautés vulnérables de huit pays qui ont signalé cet indicateur en 2018, et cela affecte particulièrement les camps des réfugiés résultant des conflits (2 millions de réfugiés répartis entre le Liban, la Jordanie et la Turquie) et qui manquent de critères sanitaires.


Près de 87 millions de personnes dans la région MENA n’ont pas accès à une source d’eau potable améliorée sur place. Cela augmente le risque d’exposition à la COVID-19 lors de la collecte de l’eau des stands publics.


Alors que certains ménages de la région font appel à des vendeurs privés pour acheter de l’eau potable lorsqu’elle n’est pas disponible par le robinet, une part importante des ménages ne peut pas se permettre des alternatives du secteur privé et se tourne vers des sources publiques, telles que des puits et des fontaines présentes dans les communes pour recueillir l’eau.


C’est le cas des communautés rurales et périurbaines et des établissements scolaires qui ne sont pas reliés aux réseaux d’approvisionnement en eau.


La collecte d’eau provenant de ces sources publiques fréquentées principalement par des femmes ou des jeunes filles, peut être aussi un risque de transmission de la COVID-19. L’accès aux stands publics et la livraison d’eau par camions citernes peuvent également être affectés par des restrictions gouvernementales imposées dans le cadre des mesures de confinement pour contenir le virus.

On estime que 26 millions de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) risquent davantage de contracter la COVID-19 en raison d’un manque de services adéquats « WASH ».

En règle générale, les réfugiés et les personnes déplacées vivent dans des camps surpeuplés et des logements informels dépourvus de services d’eau et d’assainissement de base, ce qui aggrave encore leur vulnérabilité face aux maladies d’origine hydrique et à la COVID-19.


Rappelons que le Secrétaire général des Nations unies a appelé à la cessation des hostilités afin de réduire le risque de transmission de la COVID-19 dans les communes et d’éviter de nouvelles pressions sur les établissements de soins et de santé ciblant les communautés vulnérables.


La COVID-19 : un nouveau défi au sein des territoires occupés

Dans les zones les plus densément peuplées telles que la Bande de Gaza, dont la population est confrontée au double défi de la quantité limitée d’eau et de sa mauvaise qualité, près de 1,8 million de Palestiniens ont besoin d’eau, d’assainissement et d’assistance à l’hygiène et seul un ménage sur dix a un accès direct à l’eau salubre.


Les fournisseurs de services d’eau et d’assainissement subissent des pressions accrues pour continuer à fournir des services d’eau et d’assainissement gérés en toute sécurité, avec une demande accrue de matériel, une circulation restreinte du personnel et une réduction du recouvrement des coûts.


La pandémie de la COVID-19, qui entraîne une augmentation de la demande de services d’eau et d’assainissement de la plus haute qualité, force les fournisseurs de services à assurer un approvisionnement continu en produits chimiques nécessaires aux essais et aux traitements de l’eau potable et des eaux usées.


Cela s’accompagne d’un éventuel déplacement restreint du personnel dans des conditions de quarantaine ou en raison de problèmes de santé.


De plus, la diminution des ressources financières, en raison de l’impact économique de la pandémie, entraînera une défaillance de paiement des factures d’eau par les clients et moins de ressources pour les opérations, la gestion et les réparations.


Le concept « tout-à-l’égout » s’applique dans ce cas du fait que l’augmentation de la consommation d’eau est associée à un plus grand nettoyage et désinfection qui se traduira par une augmentation des eaux usées domestiques qui doivent être traitées en toute sécurité. Cela pose des défis dans les pays où le traitement des eaux usées reste limité, et où les eaux polluées s’écoulent dans les eaux de surface par ruissellement affectant les estuaires et les eaux côtières, et imprègnent ainsi les ressources en eau souterraine.


Des préoccupations similaires sont soulevées par la nécessité d’éliminer en toute sécurité le matériel médical dangereux afin d’éviter la contamination des eaux de surface et le lessivage dans les eaux souterraines.


La COVID-19, l’ODD 2 et la sécurité alimentaire dans la région MENA

À mesure que la pandémie de la COVID-19 évolue à l’échelle mondiale, le stress hydrique pourrait augmenter en raison de l’augmentation de l’affectation des ressources en eau au niveau du secteur agricole pour compenser la baisse des exportations alimentaires des pays producteurs d’aliments.


De nombreux pays de la région MENA dépendent des importations alimentaires, en particulier pour les aliments de base et les aliments riches en protéines tels que le blé et les céréales.


La région importe 65 % du blé dont elle a besoin. L’agriculture est déjà le plus grand consommateur d’eau de la région, avec l’utilisation de 84 % des eaux renouvelables allant pour l’irrigation agricole dans le secteur. Certains pays pourraient chercher à accroître la production locale pour compenser les pénuries d’importations alimentaires prévues, ce qui transférerait les ressources en eau déjà rares du secteur domestique vers le secteur agricole.


Des mesures d’intervention similaires peuvent être prises au niveau des communes rurales et des ménages, ce qui entraîne une augmentation du pompage de l’eau provenant des ressources de surface et des eaux souterraines.


Réponse politique basée sur l’ODD 6 et influencée par la COVID-19

La COVID-19 rappelle l’importance cruciale des services d’eau et d’assainissement, et devrait encourager les gouvernements à donner la priorité à la disponibilité et à la gestion durable de l’eau et de l’assainissement pour tous, comme le stipule l’Objectif 6 de l’Agenda 2030 pour le développement durable et le droit de l’homme à l’eau et à l’assainissement.


L’accès à l’eau et aux services d’assainissement, même à ceux qui ne peuvent pas payer, s’avère indispensable.


Il est nécessaire d’assurer la desserte de l’eau à ceux qui ont pu être déconnectés du réseau d’approvisionnement ou résidant dans des conditions précaires pour éviter la transmission de la COVID-19.


Plusieurs gouvernements et opérateurs de services publics ont pris des mesures exceptionnelles pour reconnecter les services et renoncer aux droits tarifaires pendant une période intérimaire afin d’atténuer les difficultés économiques, qui devraient être imitées dans tous les pays de la région MENA.


Les gouvernements devraient donner la priorité à l’eau et coordonner la fourniture d’eau potable d’urgence, de lavage des mains et d’installations sanitaires saines dans les zones sans couverture. Il s’agit notamment d’assurer un accès sécuritaire aux points de collecte de l’eau publics pendant les périodes de restrictions imposées par les autorités dans les zones où l’eau n’est pas disponible sur place, et de fournir les installations sanitaires adéquates.


La continuité et la mise à l’échelle des services WASH sont nécessaires dans les communautés de réfugiés, de personnes déplacées et des milieux d’accueil.

L’accès à l’eau ne doit pas être utilisé comme arme de guerre dans les zones touchées par les conflits et l’occupation.

Il s’agit notamment de veiller à ce que les infrastructures et les services liés à l’eau ne soient pas interrompus, saisis ou détruits en sécurisant aussi les chaînes d’approvisionnement liées aux produits chimiques hygiéniques tels que les infrastructures de l’eau, l’importation ou l’exportation d’équipements, de chlore et d’autres produits chimiques nécessaires pour assurer une livraison adéquate et sécuritaire des services d’eau potable.


Les gouvernements devraient s’abstenir de limiter les exportations de produits alimentaires de base dont dépendent les pays à pénurie d’eau. Les pays importateurs d’aliments devraient envisager des stratégies de diversification des importations.


Les gouvernements qui cherchent à assurer des stocks alimentaires adéquats en encourageant la production locale de cultures stratégiques devraient le faire tout en plaçant les ressources hydriques disponibles en priorité.

Toute augmentation de la production alimentaire locale doit être correctement équilibrée avec les ressources en eau disponibles, et coordonnée avec les parties prenantes locales de l’eau et les chaînes de valeur agricoles.


Plaidoyer pour la conservation de l’eau : la mise en place d’une Haute Autorité qui assure le suivi nécessaire dans le cadre de la COVID-19

Les organismes méditerranéens devraient saisir l’occasion unique afin de mieux faire connaître le gaspillage d’eau lié au changement de comportements et de pratiques hygiéniques (lavage des mains et désinfection, etc.).


Des campagnes d’éducation du public devraient être lancées concernant les équipements à faible débit ; à savoir, des gestes simples comme fermer le robinet avec le poignet, limiter le gaspillage dans les activités quotidiennes, le choix de machines à laver économes en eau et l’amélioration de l’efficacité de l’utilisation de l’eau dans l’agriculture.


Les gouvernements devraient veiller à ce que les exploitants d’eau soient considérés comme des fournisseurs de services essentiels, qui sont exemptés de taxes et des restrictions de mobilité dans le but d’assurer la continuité du service.


Les gouvernements pourraient également subventionner la prestation de services, donner accès à des facilités de crédit pour financer la poursuite des opérations ou offrir des garanties de paiement pour les factures non recouvrées et au cas où les recouvrements sont gelés. De plus, les municipalités pourraient aider des populations défavorisées à régler leurs factures.


Les fournisseurs de services devraient utiliser des technologies à distance, dans la mesure du possible, pour réduire le nombre requis d’employés dans les différents secteurs. Les services publics devraient également introduire des facilités de paiement en ligne, s’ils ne sont pas déjà disponibles et éviter ainsi le contact qui pourrait répandre le virus.


Les fournisseurs de services d’eau devraient également accroître les mesures d’assurance de la qualité sur les systèmes de traitement de l’eau potable et des eaux usées.


L’échantillonnage, la surveillance et l’analyse de la qualité de l’eau devraient être augmentés et prolongés.


Les fournisseurs de services devraient s’assurer que les eaux usées prélevées dans les collectivités et les établissements de santé touchés et qui s’occupent des patients atteints de la COVID-19, sont traitées correctement et non simplement filtrées et rejetées dans l’environnement. Un cadre de coopération régionale devrait être établi pour identifier et diffuser les meilleures pratiques pour la gestion et l’élimination sûres, saines et durables des blanchissages et désinfectants, ainsi que des déchets médicaux et dangereux, afin d’éviter une crise de gestion des déchets qui risque d’affecter les zones côtières et les ressources en eau souterraine, compte tenu de la capacité limitée de traitement des eaux usées dans certains pays de la région MENA dans le cadre de l’Observatoire du projet ECOMED de l’UNESCO-PHI qui constitue une plateforme de retour d’expériences entre les nations.


Une mise à jour sur la COVID-19 et la crise hydrique

L’approvisionnement et la purification de l’eau, face à la crise de la COVID-19 posent un défi majeur pour l’Humanité à l’échelle nationale, régionale et mondiale.


En ce qui concerne les ressources en eau, et comme je l’ai déjà mentionné antérieurement, la région méditerranéenne est l’une des régions les plus sensibles à la question hydrique du monde entier. En effet, en raison de ses caractéristiques météorologiques, l’eau est une ressource rare et sa gestion devient de plus en plus difficile dans un contexte compliqué, vu les développements économiques et la grande influence politique dictée par une réalité complexe affectant la disponibilité et l’offre des ressources.


Malheureusement, le déclenchement de la pandémie de la COVID-19 a exacerbé les difficultés préexistantes qui sont étroitement liées à la gestion de l’eau dans de nombreux pays de la région méditerranéenne.


La COVID-19 et les initiatives de portée internationale


La gestion de la crise Covid-19 par le secteur de l’eau dans la région méditerranéenne

Compte tenu des conséquences de la COVID-19 sur le monde entier aujourd’hui, il faut mettre en relief l’importance de l’initiative lancée par l’Institut méditerranéen de l’eau (IME) et soutenu par l’Union pour la Méditerranée (UpM), afin d’organiser une série de brainstormings en ligne et des rencontres virtuelles avec les partenaires méditerranéens.


En effet, cette initiative fournit une plate-forme d’échange précieuse où les décideurs politiques, les gestionnaires, les opérateurs et les experts partagent leurs expériences et leurs opinions face à la crise de la COVID-19.


D’après les discussions et les échanges qui ont eu lieu jusqu’à présent, les principales conclusions et recommandations suivantes peuvent être tirées :

  1. L’accès à l’eau potable est essentiel pour lutter contre le nouveau coronavirus ; la consommation et la demande d’eau ont fortement augmenté, parfois de 30 % et jusqu’à 50 %, générant un changement dans la demande et l’offre pour l’utilisation agricole et domestique. Par conséquent, les systèmes d’eau et les services d’assainissement doivent continuer à fonctionner selon des normes élevées afin de fournir de l’eau potable à la population.

  2. La gestion de l’eau, l’approvisionnement et les services sanitaires doivent être pris en considération et les mesures essentielles doivent être approuvées dans toute la région. De plus, il est important que les opérateurs et les décideurs politiques partagent les bonnes pratiques et le retour d’expériences ; sans oublier de mettre l’accent sur l’importance de l’élaboration de plans d’urgence par les gestionnaires et les opérateurs qui est fortement recommandée afin d’assurer la continuité de l’approvisionnement ainsi que la sécurité de la main d’œuvre.

  3. La crise de la COVID-19 a montré une fois de plus que la disponibilité et les investissements dans les ressources non conventionnelles, y compris le dessalement, la résurgence d’eau de mer et la réutilisation des eaux usées, sont d’une importance capitale dans notre région. Ainsi, afin d’assurer la sécurité de l’eau contre la COVID-19, il faut garantir les produits chimiques utilisés dans le traitement de l’eau surtout que dans certains pays, la présence du virus a été détectée dans les eaux usées, ce qui est problématique lorsque ces eaux sont utilisées pour l’irrigation par exemple. Il convient de mentionner que les traitements habituels qui garantissent la bonne qualité de notre eau à la fois dans l’approvisionnement et dans l’assainissement sont également efficaces contre la COVID-19.

  4. Les investissements dans le secteur de l’eau devraient faire partie de tout plan de relance post-COVID, tout en veillant à ce que les engagements d’investissement prévus soient maintenus. Cette crise a rappelé que le secteur de l’eau doit toujours être financièrement viable et techniquement capable.

  5. La crise de la COVID-19 a mis en évidence l’importance du Nexus Eau-Energie-Alimentation. Ainsi, la promotion et la révision du Nexus devraient se concentrer sur l’intégration des considérations de santé (dans le nouveau contexte de la COVID-19) dans tous les secteurs liés à l’eau. Un document conceptuel méditerranéen pourrait être conçu afin de demander des fonds à l’Union européenne pour contrer les effets de la crise dans le secteur hydrique et sécuriser le Nexus Eau-Energie-Alimentation.

  6. Des actions coordonnées aux niveaux régional et mondial devraient être la priorité ; un programme d’intégration pour promouvoir des politiques efficaces, pourrait être conçu.

  7. Une gestion intégrée des ressources en eau au niveau du bassin est le cadre le plus adéquat pour faire face aux défis de cette crise.

Conclusion

En se basant sur toutes les données avancées, il est clair que la pandémie de la COVID-19 soulève des questions pour les divers secteurs et plus particulièrement le secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement dans le monde et surtout dans la région MENA, déjà sous forte pression en raison de la pénurie d’eau causée par la crise climatique.


Il est aujourd’hui absolument nécessaire de mobiliser directement les décideurs politiques, les experts et les opérateurs du monde hydrique afin d’échanger les meilleures pratiques, les enseignements tirés et les plans d’urgence que les différents services publics ont préparés dans leur cadre opérationnel afin de faire face à la crise.


Il va sans dire que l’accès à l’eau reste crucial dans la lutte contre cette pandémie qui ne fait que s’aggraver à cause de la pénurie hydrique menaçante.


Ainsi, les acteurs du monde de l’eau en Méditerranée devraient coopérer ensemble afin de pouvoir présenter des lignes directrices et des outils pour assurer la sécurité et la sûreté des infrastructures et des services hydriques ; allant jusqu’à la création d’une plateforme de dialogue politique pour sécuriser le Nexus et renforcer le concept de l’hydrodiplomatie à l’échelle mondiale.


L’Humanité fait aujourd’hui face à un défi extraordinaire et à travers nos efforts communs nous pourrons garantir que chaque pays euro-méditerranéen reçoive les recommandations techniques, administratives et financières nécessaires afin de contribuer à la sécurité de l’eau des populations concernées et de leurs activités économiques, tout en tenant compte de l’impact de ce virus sur l’agriculture, l’emploi, l’hygiène et le changement climatique.


Fadi Comair Président du Programme hydrologique intergouvernemental (PHI) de l’Unesco Membre de l’Académie des sciences d’outre-mer

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